Géographie prospective
des territoires urbains

Graphite

Carnet de terrain 2016 – premières analyses

Dans le cadre du projet GRAPHITE en 2016 et 2017, les jeunes de nombreux établissements de PACA se sont lancés dans un projet de géographie prospective des territoires urbains, accompagnés par leurs professeurs et des chercheurs du Laboratoire Population Environnement Développement.

Les lieux de vie des jeunes

Les cartes nous montrent des espaces de pratiques de proximité de jeunes qui se croisent rarement dans la ville. Plusieurs centralités, notamment périphériques, apparaissent dans la carte des “activités” de promenade, rencontres avec des amis, shopping. Le déclin de la rue commerciale piétonnière du centre ville, supplanté, comme lieu de rencontre, par les nouveaux centres commerciaux apparaît nettement.  Le parc national des calanques est rarement mentionné par les élèves du centre et du nord de la ville.

Des espaces que les jeunes jugent “attractifs” ou “répulsifs”

Si l’on compare la carte des lieux “attractifs” avec celle des activités, plusieurs espaces concentrent toujours un nombre important de points ; c’est le cas du centre-ville et des centres commerciaux. Cependant, même au sein du centre-ville, les lieux cités diffèrent. D’autres lieux apparaissent ici comme emblématiques de la ville comme le Vieux-Port ou le stade Vélodrome. Les sites naturels de la ville sont aussi davantage présents que sur la carte des activités effectivement pratiquées : les îles du Frioul, les Calanques ainsi que le littoral.

Les  lieux considérés comme “répulsifs”  et/ou stigmatisés sans forcément être pratiqués se localisent en majorité dans le centre populaire et dans le Nord de la ville. Ils ont donné lieu à de vifs débats dans les classes (cf. poster). Le Sud, l’Est de Marseille et les îles ne concentrent qu’un nombre très limité de points chargés de représentations négatives. Cette dualité Nord / Sud apparait dans la cartographie ainsi que dans  le discours des jeunes (recueilli lors de séances de débats) qui mettent en lumière les identités territoriales en tension dans la ville. Le centre ville paupérisé est qualifié négativement, ainsi que certaines cités des “quartiers nord”. Les débats, souvent animés en classe, lors du commentaire de ces cartes permettent de confirmer des hypothèses de territorialités fragmentées des jeunes, d’une connaissance limitée et très inégale des ressources et aménités urbaines. La notion d’attachement territorial est très présente chez certains jeunes. Le parc national des calanques est rarement mentionné, sauf par les élèves des quartiers sud.

Les jeunes et la ville : représentations, lieux de vie, pratiques

Des “experts d’usages” de la ville

Placer les jeunes en position d’ “experts du territoire” dans une démarche prospective a permis d’identifier leurs priorités et de cerner dans quelle ville ces jeunes aimeraient vivre. Marseille apparait donc comme une ville fragmentée, parfois sale et mal organisée, mais attachante et créatrice d’identité.

Analyse des projets

La création ou la rénovation d’équipement sportif ou de loisir apparaît comme la première préoccupation des jeunes (22%). Ceci peut s’expliquer par l’importance du sport dans leurs activités. Rappelons qu’il s’agit de la première activité citée dans le questionnaire (17%). Si l’on compare la part du sport dans les activités par lycée et la part de cette thématique pour chaque lycée, on peut se rendre compte que les lycéens ayant le plus évoqué le besoin d’équipements sportifs sont ceux qui pratiquent le moins d’activités sportives.

E. Dorier et C. Goupil


Le mémoire de Master 1 de Clémence GOUPIL, stagiaire du projet  en 2016, a déjà permis une première analyse et cartographie de ces résultats d’enquêtes avec l’appui de Julie Charles Dominé, ingénieure de recherche et Damien Rouquier, doctorant. 

GOUPIL C (2016), Une exploration de la ville dans les pas des jeunes, Le cas de six lycées à Marseille. Master  1 sous la dir. d’E.Dorier  [stage recherche LPED- projet GRAPHITE]


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